Après plus de quatre mois d’échanges intensifs, les discussions entre partenaires sociaux sur l’avenir du système de retraite n’ont pas abouti. Malgré une volonté affichée de dialogue, aucun terrain d’entente n’a pu être trouvé pour ajuster la réforme de 2023 et garantir l’équilibre financier d’ici 2030.
La CFTC, aux côtés d'autres organisations syndicales, a défendu sans relâche des mesures concrètes, centrées sur la justice sociale et la reconnaissance de la pénibilité.
Des désaccords profonds sur la pénibilité
Le cœur du blocage ? La pénibilité. Alors que la CFTC et plusieurs syndicats plaidaient pour une véritable reconnaissance des conditions de travail usantes, notamment à travers des départs anticipés pour les salariés exposés à des facteurs de pénibilité ergonomique (charges lourdes, postures pénibles, etc.), les représentants patronaux sont restés campés sur une logique de simple prévention. Cette divergence de fond a empêché toute avancée significative.
La CFTC a dénoncé un détournement du Compte Professionnel de Prévention (C2P), vidé de sa substance, où seuls les parcours entiers marqués par la pénibilité pourraient ouvrir droit à une retraite anticipée. Une conception inacceptable, qui nie les réalités du terrain.
L’âge de départ et le financement en question
Sur la question de l’âge, si le patronat a timidement envisagé d’abaisser l’âge d’annulation de la décote à 66,5 ans, il a simultanément proposé une indexation sur l’espérance de vie, ligne rouge pour l’ensemble des syndicats.
Concernant le financement, la CFTC s’est opposée à l’idée de faire porter les ajustements uniquement sur les retraités. Les propositions patronales — notamment le refus d’abonder la branche AT-MP ou d’augmenter le forfait social — ont cristallisé les tensions, illustrant une volonté de ne pas participer à l’effort collectif.
Des avancées pour les femmes… qui resteront lettre morte
L’une des grandes frustrations partagées par la CFTC concerne l’abandon des mesures en faveur des femmes. L’amélioration du calcul du salaire annuel moyen (SAM), qui aurait permis à de nombreuses mères de voir leur pension revalorisée, a été balayée avec l’échec des négociations. Une occasion manquée pour corriger une injustice structurelle.
« C’est la première fois qu’on avait de réelles améliorations pour les femmes […], l’augmentation du salaire de référence (SAM) se basant sur les 24 (un enfant) ou 23 meilleures années (deux enfants et plus) et le maintien de la surcote auraient généré une hausse de la pension de 50 % des femmes », a rappelé avec amertume Pascale Coton (CFTC).
Une séquence qui se clôt, mais un combat qui continue
Dans le cadre de l'idée d'une présentation d'un texte commun au Gouvernement, les Conseillers CFTC étaient réunis le 25 juin pour faire le point sur les propositions formulées et la position à adopter.
Cyril Chabanier, Président de la CFTC, en a profité pour revenir en détail sur le texte qui aurait du être soumis. Evoquant avec objectivité les reculs consentis et les avancées portées par la CFTC et ses négociateurs. Il a rappelé que l'objectif initial pour la CFTC était l'amélioration de la loi et non son abrogation.
Conscient que ce texte commun a peu de chance d'être retenu, il a insisté sur le fait que la CFTC ne devait pas baisser les bras et qu'il fallait continuer d'œuvrer pour que notre système de retraite perdure, soit plus juste et à la hauteur des efforts des salariés.
Retrouvez ci-dessous le Communiqué de Presse des 3 Organisations Syndicales ayant participé à cette concertation.