Une nouvelle feuille de route à trois axes
Le 10 avril 2025, les partenaires sociaux ont finalisé une nouvelle feuille de route pour poursuivre les concertations sur les retraites. Trois axes de travail sont proposés :
- Rétablir l'équilibre financier du système
- Repenser le financement global de la protection sociale
- Construire un pilotage durable et équitable du système
Solidaire, mais lucide, la CFTC a choisi de ne pas valider cette feuille de route, considérant qu’elle s’éloigne de l’objectif initial confié par le gouvernement : une réforme juste, solidaire et à la hauteur des enjeux sociaux.
Axe 1 : équilibre financier oui, mais pas à n’importe quel prix
Tout le monde s’accorde sur l’importance de préserver notre système par répartition et la solidarité intergénérationnelle. Mais certains souhaitent introduire plus de retraite par capitalisation, voire la rendre obligatoire dans certaines formules.
La CFTC s’y oppose clairement.
Oui à un équilibre, mais avec justice sociale : mieux prendre en compte la pénibilité, les carrières longues, corriger les inégalités, et éviter un déficit à l’horizon 2030.
Axe 2 : vers une réforme globale de la protection sociale ?
Deux réunions à venir aborderont l’ensemble du financement de la protection sociale (santé, famille, retraite…). Certaines organisations patronales défendent l’idée de TVA sociale ou d’augmentation de la CSG.
La CFTC dénonce un glissement dangereux :
On détourne le débat sur les retraites pour contourner les vraies responsabilités. Nos instances décideront le 16 avril de notre participation ou non à ces réunions.
Axe 3 : construire un pilotage plus stable et plus juste
La feuille de route propose un pilotage pérenne, inspiré de la gouvernance de l’Agirc-Arrco, avec des règles d’or, des indicateurs semi-automatiques, et plus de place à la gouvernance paritaire.
La CFTC est favorable à plus de transparence et de stabilité, mais elle demande une véritable place décisionnelle pour les partenaires sociaux, pas seulement consultative.
Et les grands oubliés ? L’âge, la pénibilité, l’emploi des seniors
La question de l’âge effectif de départ reste centrale. La note prévoit aussi des réflexions sur :
- La reconnaissance de l’usure professionnelle
- L’égalité femmes-hommes
- L’emploi des seniors, avec des mesures complémentaires à l’ANI du 14 novembre 2024
La CFTC alerte : On ne peut pas continuer à jouer uniquement sur l’âge sans mesures d’accompagnement solides. L’emploi des seniors, les aidants, les femmes : tout cela doit être au cœur de la réforme !
Ce que dit la Cour des comptes
Dans un rapport remis le 10 avril, la Cour des comptes :
- Prône des clauses de revoyure pour des ajustements progressifs
- Alerte sur les effets négatifs d’une hausse des cotisations ou d’une sous-indexation des pensions
- Rappelle que retarder l’âge de départ n’a d’impact positif que si les seniors restent en emploi
La CFTC partage ce constat : sans mesures sociales fortes, toute réforme technocratique creuse les inégalités.
En résumé : la CFTC reste engagée, mais vigilante
Oui au dialogue, mais Non à une réforme comptable et injuste.
La priorité : sauvegarder notre modèle social, renforcer la solidarité et préserver les droits acquis.
La Fédération CFTC Banques continuera de vous informer, sur ce qui semble de plus en plus relever d’un simulacre de négociation, sans véritable volonté d’écoute ni d’équilibre social.